Autoportrait en Gilvus Galbinus Cesius; Le Bonheur des Amants; Frida Kahlo en Arizona
Acryliques sur toiles 80x80cm.
A l'occasion de la réouverture dans l'ensemble Wolubilis de la G.P.O.A., devenue Artothèque, une exposition s'est tenue brièvement dans le foyer du théâtre.
J'y participais avec trois toiles récentes de la série "Voyages et Rencontres".
Ce que je retiendrai de cette exposition, c'est ce qu'elle a révélé de la problématique de la scénographie dite muséale.
Il se fait que l'exposition s'est décidée et faite très rapidement, et que les contraintes du lieu -l'absence de cimaise- ont fait que quelques unes des toiles n'ont pu être présentées autrement que posées au sol. C'était les cas des miennes.
Je dois dire qu'a priori ce n'est pas la meilleure façon de donner à voir mes toiles, qui demandent, je pense, de bonne conditions de visibilité, sous un éclairage de spectre et d'intensité suffisants, et une position +/- à hauteur d'oeil. Le sol présente un problème de vulnérabilité physique : ce qui évolue au sol (pieds, enfants, aspirateurs, etc.), nous le contrôlons moins bien. Mais voilà : les conditions ne sont pas toujours idéales, et je ne me soucie pas d'incarner le personnage de l'artiste mégalomane et intransigeant.
Ce qui est plus intéressant, c'est la question de la mise en scène de l'oeuvre. Nous connaissons tous des exemples de tableaux contemporains présentés dans un rapport à l'espace "muséal" qui est l'essentiel du travail, le tableau ne présentant pas nécessairement en soi un grand intérêt pictural. Il y a de bons exemples de l'importance dece rapport à l'espace (McCracken vient immédiatement à l'esprit).
Certaines réactions à la présentation sommaire de mes tableaux m'a montré combien est répandue une notion du tableau qui n'est pas sans rappeler celle du livre qui se vit comme objet posé sur une table de salon; l'oeuvre, on n'y pénètre pas, cela ne donne pas à penser, c'est affaire d'effet.
Inutile de dire que l'idée que je me fais d'un bon travail pictural est comme celle d'un livre qu'il faut lire pour le connaître. Peut m'importe la mise en espace; un tableau est un univers relié au monde par des correspondances d'ordre culturel; l'espace, c'est une forme d'enflure rhétorique du vide pictural. J'ai donc été assez heureux de voir que leur position basse n'empêchait pas mes tableaux d'être appréciés pour ce qu'ils sont, qui est de l'ordre d'une réflexion concrète sur la couleur. Le rapport au corps est dans l'échelle juste du geste et du regard.